5 Colonnes à la Une

Paris-Soir 24 novembre 1931

M. Froment-Guieysse avait alors protesté énergiquement en affirmant que les syndicats avaient toujours répondu à leur objet. A certains reproches d’avoir toujours agi en dictateur  négligeant de tenir le Conseil au courant de ses décisions, l’ancien président avait rétorqué qu’on avait, au contraire, toujours négligé de l’entendre.

M. Guieysse maintient son point de vue, estiment que le bilan n’était pas aussi déficitaire qu’on venait de le dire. En même temps, il proposait d’organiser une société de Gérance de la Banque Coloniale. Il devait obtenir gain de cause, sur ce dernier point.

L’enquête menée par la section financière du Parquer aurait établi que les 46 millions formant le capital de la Société  seraient complètement perdus. D’autre part les trois quarts des capitaux investis dans quarante filiales, soit 35 millions environ,  seraient  également perdus. L préjudice subi atteindrait donc au total près de 30 millions.

Au domicile du banquier

Nous avons pu joindre aujourd’hui, 15 rue des Saints-Pères, dans l’appartement qu’elle occupe avec ses trois enfants, Mme Froment-Guieysse, qui aussi calme qu’énergique, nous a déclaré : C’est hier matin ,dimanche, vers 10 heures, qu’on est venu signifier à mon mari le mandat délivré contre lui.

Depuis février dernier, il n’a plus rien à voir  avec la Banque Coloniale et on vient l’arrêter maintenant pour lui demander compte de ses actes.

La vérité, c’et que mon mari est, depuis longtemps, traqué par un groupe de financiers décidés à le perdre par tous les moyens.

J’aurais beaucoup de choses à vous dire à ce sujet et mon mari lui-même avait soigneusement rédigé la réfutation de toutes les calomnies amassées contre lui. Elle devait paraître en volume le 13 décembre. Pour moi, ses ennemis ont peur de voir dénoncer leurs manœuvres malhonnêtes.

L’ assemblée convoquée par la Société de gérance le 7 novembre dernier a proposé aux créanciers un concordat par lequel elle s’engage à leur rembourser 50% seulement du montant de leur créance. Mon mari s’offrait à faire beaucoup mieux.

Bien que rejeté sans égards du Conseil d’administration, mon mari n’a jamais voulu renoncer à son activité. Il avait organisé, depuis quelques mois, de nouvelles entreprises constituant normalement « un groupement d’études françaises et coloniales » . Formés avec le concours d’anciens actionnaires restés fidèles, cette nouvelle société devait permettre à mon mari de rembourser personnellement se créanciers. Ses enfants et moi-même étions disposés à travailler jusqu’à ce que le dernier sou ait été  remboursé. Nous allons précisément fonder à cet effet une Caisse de compensions.

Comment pu prétendre qu’avant de se retirer mon maria aurait soustrait des sommes importantes ? La vérité est que,  depuis près d’un an , nous vivons grâce aux générosités de nombreux amis, dont l’appui financiers nous a permis de supporter l’épreuve »

Et Mme Froment Guieysse achève sur ces mots : « Nous nous défendrons fermement et ne doutons pas de faire la preuve de notre bonne foi.

Exelsior 24 novembre 1931

 
 
 

Paris-Midi 7 novembre 1934

 

Date de dernière mise à jour : 10/09/2022

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