Au fil des siècles
Manoir épiscopal
D'après le Pouillé de 1301, l'Eglise attenante au manoir épiscopal, était desservie par des chanoines venus de l'Eglise de Saint Laurent au Bois et qu'avait institué l'évêque Thibaut d'après le chirographe de 1202.
" appartient encor à Icelluy Seigneur Evesque à cause de son Evesché la Terre et Seigneurie de Pernois, bailli en eschange par les abbés Religieux des Couvents St Lucien de Beauvais au prédécesseur d'Iceluy seigneur au lieu de la terre de Pissy en l'an 1282 laquelle terre et seigneurie se consiste en château, maison, cense, terre labourable, parc, bois prairies, rivière, vignes et censées, ainsy que cy après déclare
La maison du lieu seigneurial de Pernois et si consiste... en bastiment de logis auquel il y a dix huit a vingt chambres, salles, garde robes, chapelle, estables, granges, colombier et donjon le tout couvert de thuille ... et censives .. estables, jardin parcq de 8 journaux de vignes ainsy que de ... se comporte
Au domaine duquel logis et lieu seigneurial sont aspendan les terres cy après dit la ville..."
A titre de bénéfices, l'évêque leur avait attribué certains biens en stipulant qu'ils lui reviendraient en cas de disparition de leur institution. Lorsqu'on 1205, les églises de Saint Laurent au Bois et de Regny passèrent au prieuré de Linons, l'évêque retint en sa possession la maison. C'est en 1290 après la disparition de leur ordre que l'évêque Guillaume de Maçon substitua aux chanoines un curé qui eut son habitation dans le manoir de 1' évêque et mangeait à sa table.
Ce château servait de plaisance aux évêques d'Amiens. Cette résidence subit quelques restaurations et plus principalement, à partir de 1565. Le Cardinal de Créquy fit reconstruire le principal corps du logis, flanqué de deux tourelles, au-dessus de la principale porte étaient placées les armes du prélat (d'or au créquier arraché de gueule, écartelé au 1 de Créquy, au 2 d'hermine à la fasce de gueule, de trois fleurs de lys d'or qui est d'Assigny, au 3 de France au lion naissant qui est Soissons-Moreuil, au 4 contre écartelé, aux 1 et 4 de France à la Tour d'Auvergne et sur le tout du dernier quartier d'or à trois besons de gueule qui est de Boulogne).
Antoine de Créquy se plaisait à habiter cette demeure seigneuriale. En effet, sa famille possédait de nombreux domaines dans la région et plus particulièrement à Canaples, terroir de ces ancêtres. Monseigneur de Machault fut un des derniers utilisateurs de ce château avant de se réfugier à Tournai pendant les périodes troublées de la révolution, il ne faut pas oublier de mentionner Monseigneur de la Motte qui, pendant plus de quarante années administra l'Evêché d'Amiens. A sa mort en 1774, les scellés furent apposés aux portes du château, l'inventaire précis nous détaille le mobilier, les nombreux livres et tableaux qui se trouvaient dans les différentes chambres et autres pièces (voir Histoire de Evêques d'Amiens). Après la révolution, tous les biens des évêques furent confisqués et vendus comme biens nationaux. Inhabités pendant de nombreuses années, cette demeure perdit de son éclat pour tomber en ruines. Dusevel n'écrivait-il pas " : ... cette demeure n'offre plus qu'une vaste solitude. Le silence règne partout dans ses appartements déserts. On aperçoit encore sur les poutres des planchers des traces de peinture et de dorure, seuls restes de la magnificence des prélats qui l'Habitèrent. Ses jardins, ses bosquets, ses pièces d'eau ont été en partie détruits et des chambres hautes de cet édifice, l'œil n'exerce plus que sur une campagne couverte de moissons. En 1904, les poutres de l'ancien château furent vendues à un amateur de Versailles.
Inventaire du château en 1774
Mariage princier
"... Le sixième de mars 1748 furent par nous, Louis François Gabriel de la Motte d'Orléans, évêque d'Amiens, solennellement mariés en la Chapelle de notre Château de Pernois, messire henry Charles de la Motte Taffart, Chevalier Seigneur...., Chevallier de l'Ordre royal d'artillerie et militaire de St Louis capitaine des canonniers au régiment rial d'artillerie, fils de messire henry de la motte chevalier seigneur de Villers et de petit Vauvillers en partie et de dame marie madeleine dupuis ses père et mère assisté de messire françois de la motte taffart seigneur de villers et de petit vauvillers et d'anguillecourt, de messire louis de la motte taffart seigneur de villers et d'anguillecourt, chevalier de l'ordre roial et militaire de St Louis, major au régiment roial d'artillerie, de messire henry de la motte taffart , seigneur de lépinoy et d'anguillaucourt capitaine audit régiment, ses frères et de demoiselle marie ... de la motte taffart de la paroisse de vauvillers d'une part et demoiselle henriette Catherine coulet de bussy dame de haut et bas port fille de messire rené de coulet de bussy chevalier seigneur de baucourt et de dame charlotte françoise du candas ses père et mère, assistée de demoiselle marie magdeleine coulet de bussy sa tante de la paroisse de St Michel d'Amiens, d'autre part et ce après le premier et dernier bans de mariage de la paroisse de St Michel d'Amiens et de vauvillers aiant obtenus dispense des deux autres bans en date du quatre mars 1748, signé Louis daubignan vicaire et que la dispense du temps ait été obtenu en date du même jour et signée du même vicaire général ce après les fiançailles célébrées par nous seigneur évêque furent présent aux dites cérémonies messires horand aumônier de mondit seigneur, évêque, andré lemaire cure de vauvillers, jean-françois duvauchelle curé de pernois et ont signés les parties et les témoins les jours et an ci-dessus..."
Date de dernière mise à jour : 05/11/2015